Par linda Gandolfi
Pour les tout-petits qui entrent en maternelle, c’est la première grande épreuve de la réalité. Certes, il y a eu la crèche, la halte-garderie, le jardin d’enfant, etc., mais rien de comparable, là c’est du sérieux. Il va falloir trouver sa place dans le groupe, il va falloir obéir à ce monsieur où cette dame qu’on ne connaît pas… Des tables, des activités, de la discipline, de l’ordre… Ah oui, et la récréation.
L’anecdote de Matthieu
Premier jour de classe : Matthieu déclare fièrement à sa mère à la sortie :
- Ça y est, je suis allé à l’école !
- Et alors, ça t’a plu demande la mère de Matthieu
- Ah oui…
- Alors on y retourne demain.
- Non, pas la peine, maintenant je sais ce que c’est !
Cette anecdote illustre bien la naïveté et l'innocence des enfants face à cette nouvelle étape de leur vie. Cependant, la réalité est tout autre.
Le début d’un long voyage
Et non Matthieu, c’est le début d’un long, d’un très long compagnonnage, pas moyen d’y échapper. Mais est-ce que la petite tête bien faite de Matthieu a entrevu la longue route de l’existence qui s’ouvrait devant lui avec son lot de plaisirs certes, mais aussi de remous ? C’est possible mais alors mieux vaut s’habituer et surtout prendre goût à cette vie qui s’annonce car la route en effet sera longue.
Le plaisir de la découverte comme clé du bonheur
Prendre du plaisir à l’école, au travail, dans la vie. Serait-ce la clé du bonheur ?
Un plaisir qui dépasserait l’angoisse, un plaisir qui recouvrirait toutes nos peurs ? Pas un plaisir régressif qui évite l’expérience mais au contraire le plaisir de s’engager dans ce qu’on ne peut raisonnablement éviter comme aller à l’école et plus tard gagner sa vie.
Les défis de l’adaptation
On ne peut cependant s’empêcher d’avoir un pincement au cœur quand on voit tous les petits Matthieu lutter dès les premiers instants pour s’adapter, donner le change, bref déjà jouer à être grand et fort. Il y en a pourtant quelques-uns qui résistent à entrer dans la danse ; ils restent en dehors et observent ou alors ils mettent un peu la pagaille.
Aux dires des professeurs, ils sont de plus en plus nombreux. Pourtant, résister demande beaucoup d’énergie. Et comment leur expliquer qu’il faut entrer dans le système pour mieux pouvoir un jour en sortir ?
Le rôle des parents et des enseignants
Les aider à passer outre les failles de ce monde en mutation pour s’ouvrir avec confiance à cette extériorité, telle est sans doute la tâche conjointe des parents et des professeurs en cette rentrée.
Il faudra donc quitter les rivages sécurisant du cocon familial pour aller à la rencontre du monde extérieur même s’il est plein de bruit et de tremblement. Il est la limite incontournable de la construction d’un Moi.
Très bonne rentrée à tous
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