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Conseils aux parents (à ne surtout pas suivre, mais à réfléchir)

Les réponses à ces questions ne sont pas uniques et interrogent toujours                    plus loin sur la relation entre l’enfant et ses parents.

L'arrivée de l'enfant

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L'arrivée de l'enfant

Lors de la naissance d’un enfant, on se trouve généralement assez démuni face à des questions qui ont pourtant longuement été travaillées par la psychanalyse mais dont les textes, il est vrai, sont peu accessibles.

Soit ils sont noyés dans une profusion de documents, soit ils sont eux-mêmes peu clairs et parfois même contradictoires. La question de la balance entre une présence parentale forte et très aimante, qui apporte au nouveau-né le cocon affectif nécessaire à son introduction dans le monde et le respect de certaines limites qui déjà structurent le nourrisson, est difficile à trouver. Ainsi des questions telles que : Pourquoi un nourrisson a du mal à rythmer ses temps de sommeil ? Faut-il l’endormir ou le laisser pleurer ? Comment savoir s’il a assez mangé ? Faut-il le laisser prendre son pouce ?… restent étrangement d’actualité. Par ailleurs, de nombreuses controverses traversent ces sujets soulignant ainsi les enjeux psychiques et idéologiques que propose la venue d’un enfant.

Image de Juan Encalada

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Catalogue de conseils pour l'accueil d'un enfant
           
(à ne surtout pas suivre, mais à réfléchir)

Coucher le nouveau-né sur le côté le premier mois avec un cale bébé dans le dos en changeant de côté à chaque tétée.

Parce que la liberté est dans un entre-deux, parce que sur le dos, le nourrisson reste en contact avec le ciel étoilé et qu'il peut lui prendre l'envie soudaine de le retrouver et que sur le ventre, il est trop vite en contact avec le sol rugueux de l'existence. (sans compter que sur le dos, il peut tout simplement s'étouffer avec un rejet de lait qui glissera plus facilement le long de sa bouche s'il est couché sur le côté). Laisser faire le bébé dès qu'il est capable de se tourner lui-même et dès qu'il manifeste une préférence.                  

                                                                

Emmailloter le bébé le premier mois et plus si nécessaire notamment la nuit.

Parce qu’il a besoin d'être enserré dans quelque chose qui le soutient et le rassure sur les frontières de son corps. Son Moi est encore trop faible et le sentiment océanique du monde trop angoissant. Un nourrisson qui ne trouve pas son sommeil peut aussitôt le trouver si on le couche emmailloté. En été, on peut le faire avec un lange plus léger que le molleton. Les nourrissons s'endorment souvent au bras parce que ces derniers jouent le rôle protecteur du molleton. Dolto était farouchement opposée au maillot car il emprisonnait le bébé et l'empêchait de se mouvoir. Sa réaction se justifiait du fait que la coutume voulait que les enfants soient emmaillotés durant plusieurs mois. Les sortes de sacs de couchage proposés aujourd'hui peuvent faire office de contenant mais restent généralement trop larges.
 

Respecter autant que possible les trois heures entre les tétées le jour et les 5 – 6 h la nuit même si l'enfant est nourri au sein.

C'est un premier rythme qui régule son entrée dans l'existence et scande son contact avec son entourage. On le fera patienter entre deux tétées en le promenant et lui parlant et cela lui évitera d'être trop fatigué et d'avoir des périodes de sommeil trop longues ou trop courtes dans la journée. Mais en cas de grosses difficultés de sommeil c'est-à-dire qui persistent après les trois premiers mois, les parents pourront s’interroger sur son propre accès à la réalité. D'une manière générale, on ne s'inquiètera pas si le nourrisson a quelques difficultés à réguler son sommeil et on l'accompagnera dans sa quête de rythme. Il a quelquefois juste besoin de sentir de la confiance et de la compréhension autour de lui.

Faire dormir le nourrisson dans la chambre parentale pendant les trois premiers mois au moins.

Tout simplement parce qu'il n'a pas la conscience d'être un être séparé. Il est un prolongement du corps maternel et les périodes de séparation sont difficiles. La proximité maternelle sera par conséquent indispensable durant au moins les trois premiers mois. En revanche, le lit parental sera définitivement interdit aux nourrissons sauf le matin, ce qui se prolongera par la suite pour venir faire un câlin. En cas de réveil la nuit, éviter de coucher le nourrisson à côté de soi dans le lit. Privilégier le canapé du salon.

Sein ou biberon ?

Aucune règle si ce n'est l'écoute profonde de son sentiment intérieur. Le biberon laisse une place plus large aux pères. Ils peuvent ainsi nouer des liens plus tôt avec l'enfant, le sein privilégie la relation fusionnelle à la mère. Dans les deux formules, c'est la conscience de l'altérité qui primera sur le mode choisi. En revanche, on préfèrera le lait bio car les laits maternisés classiques sont issus de vaches qui peuvent être nourris avec des aliments contenant des OGM sans compter les additifs non indispensables.

Accueillir les pleurs du nourrisson qui sont inévitables

C'est d'une certaine manière un bon moyen de se manifester. Néanmoins, il y a pleurs et pleurs et on évitera de laisser pleurer sans raison et surtout de laisser s'installer des pleurs très colériques. Le nourrisson ne pleure pas sans raison même s'il est difficile souvent de les déceler. Des paroles rassurantes lui montrant qu'on s'inquiète de son bobo ou de son mal-être sont indispensables.

Donner un bain tous les jours

Beaucoup de bébés gardent le souvenir du milieu aqueux dans lequel ils ont baigné durant neuf mois et apprécient le bain. J'ai malgré tout connu un nourrisson qui hurlait dès qu'on le plongeait dans la baignoire. Il était né avec 15 jours d'avance suite à une manipulation malencontreuse du gynécologue qui avait entraîné la rupture de la poche des eaux. Pour ce nourrisson venu contre son grès un peu plus tôt, le bain réveillait le souvenir de ce moment pénible comme s'il voulait retourner de là où il venait.

Pouce ou sucette ?

Les dentistes sont en général assez défavorables au pouce même si les déformations dentaires constituent leur fond de commerce. Il est cependant difficile d'empêcher un enfant de prendre son doigt quand il en a décidé ainsi. (Cf. le petit enfant qui refusait le bain. Il a trouvé le moyen de sucer son pouce au bout de 15 jours.) Là encore, pas de règle mais un accompagnement qui tient compte de la difficulté de l'enfant à se détacher.

Commencer assez tôt l'introduction de fruits et de légumes dans l'alimentation du nourrisson à condition de ne donner que du bio

La recommandation de l'OMS de nourrir les enfants exclusivement au sein ou de ne donner que le biberon de lait jusqu'à 6 mois afin d'éviter les allergies ne reposent pas sur une vision claire. Il est évident que les nourrissons ne peuvent pas digérer les pesticides et qu'il faut essayer de leur donner du bio au moins jusqu'à un an et introduire progressivement les aliments pesticidés par la suite. Cependant, rien ne justifie cette barrière des six mois. L'introduction notamment des jus de fruit dès le quatrième mois paraît logique avec le développement physiologique de l'enfant. L'introduction de farines chez certains enfants précoces et assez insatiables est également conseillée par de nombreux pédiatres dès le troisième mois.

Eviter de mettre un bébé en garde à la crèche ou chez une nourrice avant 9 mois si on le peut

C'est quelquefois un gros effort financier mais qu'il faut relativiser en le plaçant dans le cadre d'une existence entière soit 6 mois de congés sans solde sur 37 ans voire plus d'années de travail. C'est un effort indispensable qui permet à l'enfant de creuser son nid dans le foyer avant de s'en éloigner. Le 9è mois correspond approximativement au stade du miroir : au neuf mois de gestation pour la naissance de l'enfant au monde, correspondent neuf fois pour la naissance de l'enfant à lui-même. Une logique qu'il convient à mon sens de respecter. Sur ce sujet, les doctrines sont très partagées et les arguments des autres camps sont valables. Il appartient par conséquent à chacun de décider et c'est ce choix conscient qui sera de toute façon le plus utile à l'enfant. Il vivra d'autant mieux la séparation qu'elle sera initiée avec conviction par les parents.

Les petites séparations sont conseillées

En revanche, il est possible et même souhaitable (c'est une grand-mère qui parle !) de confier son enfant quelques heures à une personne de confiance. Dès 9 mois, on pourra même le laisser la nuit mais jamais trop longtemps. Les enfants n'ont pas la notion de la durée et peuvent trouver le temps très long au-delà d'une semaine loin de leurs parents. Il vaudra mieux répéter ces petits moments d'éloignement que les prolonger.
Enfin, dès que l'enfant marche et au plus tard vers 18mois, il a besoin de la présence d'autres enfants pour se construire socialement. Les haltes garderies sont généralement très adaptées.

Vie isolée ou ouverture sociale ?

Certains parents adoptent une vie monastique dès l'arrivée d'un nourrisson. Il est évident qu'il faut éviter les endroits bruyants et la foule qui agressent le nouveau né, mais on peut lui faire partager un certain nombre de sorties notamment chez des amis où il pourra être mis à l'écart au moment de l'heure du sommeil. Dans ces cas là, il faut éviter de s'angoisser et être prêt à s'éloigner du groupe pour l'endormir. En fait, ça se passe bien si les parents ne sont pas trop stressés eux-mêmes.

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Les petites pathologies somatiques

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Nous enchaînons sur les questions posées par les petites manifestations pathologiques des premiers mois.

Nous excluons bien évidemment les malformations génétiques et les maladies graves pouvant survenir et nous rappelons que ces propositions dont certaines restent très polémiques ne sont que des supports de réflexion.

Catalogue de conseils pour les petites pathologies somatiques
                       
(à ne surtout pas suivre, mais à réfléchir)

Faut-il s’inquiéter des reflux du nourrisson ?

Le lait, cette première nourriture que le nourrisson peut ingérer est un aliment qui a la particularité d’émaner du corps de la mère (ou d’un substitut animalier, en général la vache). Cette alimentation prédigérée en quelque sorte souligne la difficulté pour tout nouveau-né d’ingérer ce monde et de le métaboliser. Digérer implique en effet de réaliser la première opposition à la substance en la transformant, opération qui va devenir le support physiologique d’une expérience psychique de la plus haute importance : l’accès au plaisir. Non seulement le lait apaise la faim, mais il représente ce premier cordon qui coule du corps de la mère (même par le truchement d’un biberon) et qui vient généreusement combler l’enfant.

L’expérience peut se lire à différents niveaux mais nous constatons d’ores et déjà qu’elle implique directement la qualité de la relation. La digestion va par conséquent aussi traduire les difficultés inhérentes à ces premiers moments au cours desquels les enjeux relationnels inconscients priment incontestablement sur la qualité du lait. Dans ce contexte, les reflux passagers sont quasi inévitables et devront être acceptés avec philosophie et sérénité. Nous dirons qu’ils constituent les premières défenses de l’enfant qui essaie de ne pas « tout avaler ». Il faudra cependant s’inquiéter si les rejets sont importants et récurrents. Dans ce cas là, encore et toujours, ils signaleront la difficulté à ingérer ce monde et il faudra en chercher la cause dans l’entourage qui créée ce monde un monde dont certains aspects, comme des aliments, sont indigestes pour lui.

 

Les maux de ventre (constipation et diarrhées)

Une fois passée le tube digestif, la nourriture ingérée poursuit son périple dans le dédale du corps de l’enfant. Mou ou dur ? Là encore pas beaucoup de nuances dans les choix tactiques pour signaler soit une présence envahissante dans les relations fusionnelles qui se nouent : je mets maman vite hors de moi et je restitue un cordon liquide. De toute façon, quand il n’y en a plus, il y a encore. Soit à l’inverse, la présence manque de substance et il faut bien retenir ce que l’on peut. Le « je tiens vaut mieux que … »

Là encore ces réactions temporellement inévitables ne présentent aucune inquiétude sauf à devenir chroniques. Le moi de l’enfant se construit dans cet entre-deux relationnel dont le corps est à la fois le témoin et le garant.

 

Le mal aux dents 

Premières manifestations de la capacité à mordre dans la vie, les dents annoncent la couleur de ce que seront les efforts de structure à fournir dans l’existence. Que faire pour calmer ces poussées douloureuses sinon masser avec un sirop les petites gencives et compatir : « je sais que tu as mal mais je te promets que d’ici quelques mois tu va pouvoir mordre à pleine dent dans une croustillante cuisse de poulet rôti. En attendant, il est deux heures du matin… et on passe quand même un bon moment de complicité. Regarde maman comme elle dort bien ! ».

 

La fièvre

Tout aussi inévitable signale une surchauffe du métabolisme. Elle se présente souvent dans les moments de croissance et plus généralement dans les grandes étapes de mutation de l’enfant. Elle témoigne de l’effort du Moi qui tente de s’autonomiser. Il faut bien sûr faire baisser la température sans angoisse et accompagner le nourrisson dans ces étapes cruciales de son développement.

 

Les premiers rhumes

Les premiers encombrements rhinopharyngés et la toux préparent les parents aux futures joies des premiers jours de classe quand de son petit moi il faut aller se confronter à la rudesse des autres. Une façon de lutter toujours et encore contre les ingérences extérieures intempestives en sachant qu’il s’agit moins de coup de froid et de courant d’air mais d’ambiance, de climat conflictuel et morose dont l’enfant se protège en bouchant ses narines et en enflammant sa gorge. Il ne saurait mieux dire à qui veut bien entendre que l’entourage climatique est n’est pas une question de doudoune mais de douceur affective.   

 

Soupçon d’autisme 

Sans entrer ici dans les pathologies graves et pour répondre à l’inquiétude légitime des parents, il arrive qu’un enfant ne réponde pas bien aux stimuli de son entourage. Généralement les pédiatres ne font aucun diagnostic d’autisme avant 18 mois et plus généralement 2 ans ce qui est, reconnaissons-le, fort tard pour agir. Sans compter l’inquiétude développée par les parents qui peut aggraver les choses dans le contact avec le nourrisson. Par conséquent, un enfant qui ne fixe pas son regard dans les yeux de la mère, qui semble absent, qui dort beaucoup ou à l’inverse s’agite beaucoup, doit nous interpeller. Les mères inquiètes savent mieux que quiconque si quelque chose ne tourne pas rond et elles doivent être écoutées. Il suffit parfois de peu de choses pour établir un contact qui a du mal à se nouer et même si les causes d’autisme sont multiples et y compris génétiques, il y a une part qui appartient à la relation et c’est sur cette part là que nous pouvons agir dès le premier instant.

Pourquoi s’en priver ? D’autant qu’il suffit de faire intervenir une tierce personne pour parfois pouvoir établir un rapport médiatisé. On lira à ce sujet l’étude de Pascale Planche[1] qui analyse ces premiers signes. Par ailleurs si le soupçon n’est pas fondé, il n’y aura aucune conséquence à avoir passé du temps avec un thérapeute à évoquer son enfant.  

[1] Planche P, La réaction à la nouveauté: un indice de dépistage précoce de l’autisme?, Annales medio-psychologiques (2008), doi:10.1016/j.amp.2009.04.019

 

Pour ou contre les vaccinations ?

Présentée ainsi, la question peut paraître provocatrice d’autant que l’on pourra objecter que certaines vaccinations sont obligatoires et donc a priori non discutables. Certes, mais restent de nombreuses questions en suspens : la première est de savoir quand il est opportun de vacciner. Les pédiatres proposent en général un premier cocktail (tétanos, diphtérie et polio) auxquelles ils ajoutent généralement les vaccinations non obligatoires mais recommandées (coqueluche, rubéole, rougeole, oreillons, varicelles, hépatites A et B) dès le deuxième mois de naissance. Si l’enfant doit aller en garde aussitôt après le congé de maternité, on n’échappera pas à l’obligation. En revanche, elle devient plus souple si l’enfant n’est pas confronté aussitôt à la collectivité.

La vision anthropologique défend l’idée que la construction psychique est étroitement liée voire intriquée avec la construction physique de l’enfant et que l’une et l’autre se répondent. Dans ce cadre, les premières pathologies vont accompagner les phases d’évolution de l’enfant. Si le principe du vaccin en lui-même est quelque peu assimilable à un procédé homéopathique, il ne doit en revanche pas être inoculé à n’importe quel moment surtout si certaines maladies représentent un moyen d’émancipation.  Faire réagir un enfant contre la rougeole par exemple à quelques mois n’a pas de sens dans la mise en place de son immunité étant donné que la rougeole intervient rarement avant quatre ou cinq ans et convoque l’enfant à se prémunir de la collectivité.

Nous estimons par conséquent que les vaccinations précoces peuvent entraîner des désordres dans le système immunitaire. Par ailleurs, se pose la question de l’utilité des vaccinations pour des maladies bénignes sachant que l’on ne connaît pas les effets secondaires des vaccins notamment à long terme.

Enfin, certaines pathologies disparaissent avec la vaccination (coqueluche) mais on ne peut éviter de constater la recrudescence de toux coquelucheuses et surtout d’asthme. Ces réactions interrogent sur l’efficacité de certains vaccins et surtout sur les stratégies du corps qui semble quelquefois vouloir manifester un entêtement à manifester un symptôme. Les choses paraissent ainsi plus complexes qu’il n’y paraît ! Complexité de la réflexion médicale souvent beaucoup trop légère et impliquée dans des intérêts économiques peu clairs. 

Par conséquent, on ne peut plus se contenter aujourd’hui de suivre les conseils d’une science qui a montré les limites de sa réflexion. Il est important de faire un choix et se trouver en accord avec une orientation qui sera de toutes les façons favorables à l’enfant dans la mesure où il est aussi en interaction avec la détermination de ses parents. Ainsi sur cette question délicate notre conseil est tout simplement de réfléchir à sa propre position.

Les petites pathologies somatiques
Quand l'enfant grandit

Quand l'enfant grandit

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Image de Shirota Yuri

On connaît les grandes étapes au cours desquelles un enfant structure sa croissance physiologique et psychique : aux neuf mois de gestation répondent les neufs premiers mois de la vie qui conduisent l’enfant à réaliser son existence autonome.

Cette étape a été repérée par la psychanalyse comme le stade du miroir, le moment où l’enfant reconnaît son visage à côté de celui de sa mère. Ce n’est qu’après avoir pris conscience de son unité que l’enfant peut s’élancer sur ses petites jambes autour de l’âge de un an. La parole viendra juste après autour de 18 mois et il faudra encore 18 mois pour que toutes ces étapes soient consolidées. Déjà 3 ans ! Mais l’enfance est encore longue et rien n’est encore joué. Ces grands moments d’émancipation ont été plus ou moins intégrés et vont se rejouer autant de fois qu’il sera nécessaire durant l’enfance avec deux étapes importantes : la préadolescence et l’adolescence.

Catalogue de conseils pour les plus grands
          
(à ne surtout pas suivre, mais à réfléchir)

La préadolescence, un moment d’éducation important

Il n’y a pas si longtemps, on appelait cet âge transitoire, l’âge bête : entre six et douze ans, ni tout à fait petits et pas encore des ado. Il arrive souvent que ces enfants préadolescents coincés entre deux âges soient difficiles. Beaucoup de parents baissent les bras en pensant qu’ils vont grandir et s’assagir. C’est une erreur car c’est à cet âge de latence que les valeurs morales doivent être intégrées.

En effet, l’enfant arrive au monde dans une amoralité c’est-à-dire sans la notion du bien et du mal.  et ses pulsions sont entièrement dirigées vers la satisfaction de ses besoins affectifs et physiologiques. Claude Halmos parle « d’enfant sauvage » (C Halmos, l’Autorité expliquée aux parents, poche, 2011) terme tout à fait adéquat pour montrer que l’apport moral relève de la culture et non des gènes et qu’il réclame de la part des parents une position claire. Tout ne s’apprend pas par l’exemple. Combien de parents disent : mais nous sommes de gros travailleurs, comment notre enfant peut-il être si paresseux ? Il nous voit trimer, partir tôt et rentrer tard et en plus c’est pour lui donner une belle vie tout ça ! Certes, mais les enjeux sont ailleurs dans les soubassements de la relation là où l’enfant, bien souvent, est capable de sentir toutes les frustrations parentales non exprimées. L’enfant invite alors à aller plus loin dans le questionnement personnel et pousse les parents à approfondir la question du sens. Dans cette période cruciale au cours de laquelle il consolide son intériorité, l’enfant a besoin qu’on lui donne une direction d’autant plus précise que les seules réponses matérialistes ne suffisent plus.

 

L’adolescence, moment de crise nécessaire

La plupart des difficultés rencontrées dans l’adolescence se réfèrent à une immaturité affective. Il faut bien dire que face à des enfants aussi grands physiquement, on est paralysé et on a tendance à en appeler à leur raison. Il faut savoir que beaucoup sont encore des enfants immatures qui ont du mal à grandir et à se détacher des parents. Ils sont quelquefois obligés d’aller très loin dans la mise « hors d’eux » des parents pour trouver leur propre territoire psychique. Il est beaucoup plus facile de gérer la situation quand on sait que derrière tout cela il n’y a souvent qu’une simple difficulté à se détacher.

Parfois cette difficulté à se séparer peut amener des addictions. Le problème est plus grave d’autant qu’aujourd’hui les drogues dites douces sont faciles à se procurer sans compter les addictions à l’image de plus en plus nombreuses. Que faire ? Il faut savoir que l’âge affectif de ses enfants n’est pas celui affiché. L’addiction quelle qu’elle soit vient suppléer un lien affectif trop fort. C’est souvent le seul moyen que l’enfant a trouvé pour aller à la rencontre des autres et pallier à l’angoisse qui l’assaille. La drogue ou tout autre substitut aliénant comme les jeux vidéo, permet un refoulement de l’angoisse et éloigne temporairement les difficultés de la réalité. Le piège est énorme. Là encore, inutile de faire appel à la raison, seule une compréhension et un investissement parental de chaque instant pourra permettre de résoudre les problèmes. 

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