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Newsletter n°54 : de la guerre à l'amour


L’année 2023 s’est terminée au son du fracas des bombes. Aucun raisonnement, aucune parole ne semble susceptible d’assagir les hommes campés sur leurs positions militaristes. Et chaque année, nous sommes des millions à formuler des vœux de paix qui semblent plus que jamais dérisoires.

Les plus fatalistes estiment qu’il en a toujours été ainsi et, comme le disait déjà Érasme, c’est la folie et elle seule qui guide les hommes. Au vu de l’histoire du monde, ils n’ont certainement pas tort, mais il est difficile notamment d’un point de vue spirituel, de se contenter de ce défaitisme.

On peut alors légitimement se demander à quoi servent les progrès que l’homme n’a cessé de faire dans la connaissance du monde et de lui-même. À quoi sert d’avoir inventé l’imprimerie si les livres n’ont pas plus d’impact ? À quoi sert de pouvoir voyager au bout du monde si le sort de nos voisins nous indiffère quand il ne sert pas nos intérêts ? À quoi bon l’art s’il n’est là que pour flatter le bourgeois ? Enfin, à quoi vont servir les nouvelles technologies si elles ne rapprochent pas les hommes ?

Lorsque Emmanuel Kant libérait la pensée d’un coup de baguette philosophique, l’avenir semblait ouvert. Et lorsqu’il formulait son projet de « paix éternelle », il y a tout lieu de penser qu’il croyait contribuer sincèrement à une étape essentielle de l’évolution. Or, la plupart des bénéfices des progrès techniques et scientifiques qui ont eu lieu depuis, ont été détournés, transformés en profits pécuniers pour une infime partie de la population allant de surenchère en surenchères ne laissant que quelques retombées à la masse des individus. L’illusion d’un élan progressiste fut merveilleusement entretenue par l’explosion des biens de consommation venue combler de fantasmatiques désirs laissant béante la place d’une réflexion existentielle.

Aujourd’hui, au moment où les occidentaux perdent leur hégémonie qui pouvait encore leur laisser croire qu’ils avaient l’apanage de la liberté, chacun se sent prisonnier de décisions dictées par des intérêts qui nous échappent mais dont nous mesurons de mieux en mieux les répercussions.

Cette conscience aiguisée que nous avons de la situation est peut-être une chance d’impulser ce que Dolto appelait le bon sens.  Ainsi, lorsque nous mettons des enfants au monde, c’est dans l’espoir qu’ils pourront jouir des aspects les plus heureux de cette vie et qu’ils feront progresser les conditions d’en jouir.

Ils sont aujourd’hui notre dernier espoir : celui de remplacer des générations corrompues ou soumises par des hommes et des femmes animés par une véritable éthique.

Pourquoi avoir attendu si longtemps et pourquoi les générations qui arrivent feraient-elles mieux que nous ? Peut-être parce que les conséquences de l’irresponsabilité et de la corruption des hommes et des femmes de pouvoir deviennent flagrantes ; peut-être aussi parce que les parents se montrent plus sensibles aux problèmes de transmission de génération en génération.  

 

Mettre au monde un enfant dans ce chaos réclame une certaine dose d’inconscience qui n’est plus possible aujourd’hui. Alors que pouvons-nous inculquer à ces enfants pour qu’un jour, devenus adultes à leur tour, ils résistent aux forces destructrices et mettent en avant les véritables intérêts spirituels des hommes ?

C’est bien sûr le cœur notre approche qui tente de rassembler les connaissances actuelles sur la construction de l’enfant en mettant notamment en avant l’idée que c’est dans ce moment précieux de l’enfance que se forge l’avenir de l’homme. 

Pour résumer quelques points précis, c’est avant tout chercher à ne plus transmettre le négatif générationnel en décelant dans chaque réaction de l’enfant le reflet des positions parentales inconscientes ; c’est être à l’écoute de ce qui se dit sans se dire ; c’est avoir le courage de la distance nécessaire, la seule qui permet de déployer son amour en toute conscience.  

 

Par Linda Gandolfi

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