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Newsletter n°44 octobre 2022 : A quel avenir devons-nous préparer nos enfants ?

La révolution industrielle a propulsé l’homme dans un environnement matériel qui l’a rendu esclave de la modernité dictant les codes du bonheur : un bon travail, une maison, une ou deux voitures, un ou deux enfants, un animal de compagnie, des vacances au ski l’hiver, des vacances au bord de mer l’été… Le rêve américain a traversé les frontières inondant le monde d’un illusoire objectif matérialiste. L’erreur est énorme mais qu’importe, l’hubris, la démesure, poursuit son chemin dans ce monde en pleine décadence.


La vague de destruction de la société qui se répand a pris brutalement une forme spectaculaire : les prix augmentent. Tout devient cher voire exorbitant : le prix de l’essence, le prix de la nourriture de base, le prix de l’habitat, le prix du fioul de sa chaudière, le prix de l’électricité, le prix des taxes… comme si vivre était devenu très cher, comme si on nous reprenait tout ce que le matérialisme nous a donné.


Comment élever des enfants dans un tel contexte ? Comment ne pas se laisser gagner par le pessimisme ou par la lassitude surtout quand on est touché de plein fouet par toutes ces restrictions ? Comment expliquer le monde à l’enfant quand celui-ci s’effondre ?

C’est le défi de la génération des parents d’aujourd’hui. Non seulement ils doivent faire face à ces difficultés mais ils doivent relever le défi d’inventer un autre monde ou tout au moins de permettre à leurs enfants de le rêver. Comment ?


Il est évident que dans un monde qui s’effondre, l’attrait matériel devient secondaire. C’est peut-être un des aspects positifs de cette situation qui invite à redécouvrir l’impact de la relation. Oui, il y aura moins de jouets à Noël ou pour l’anniversaire mais le jouet aura été mieux choisi, mieux ciblé. Non, il n’y aura pas de vacances au ski en février, mais il y aura des sorties proches de la maison au cours desquelles il faudra raconter cette proximité. Non, il n’y aura pas le vêtement de marque mais un échange sur un site bienveillant… Alors me direz-vous ça ne fait pas tout et ce n’est pas cela qui va changer le monde ! Pourtant, la manière de vivre nos frustrations et de les combler est capitale pour nos enfants. Il y a derrière ces attitudes tout l’enjeu du désir lequel a conduit le monde occidental dans l’impasse. Un « monde sans limite » n’existe pas.


Il ne s’agit pas non plus de changer nos comportements artificiellement (nouvelle mode américaine), ni de méditer sur notre condition (ancienne mode orientale) mais de comprendre que notre rapport au temps est en train de changer pour nous conduire vers un autre niveau de conscience.

Cela passe par la prise en compte de l’impact de nos attitudes sur l’enfant. Notre manière d’être, de parler, pas seulement de s’adresser à lui, mais de parler le monde ; notre manière de réfléchir, de régler les problèmes (en se cachant ou en les affrontant) ; notre violence visible ou enfouie ; la manière d’aborder nos frustrations, nos désillusions, et bien sûr la prise en compte de notre inconscient qui filtre au travers de notre vécu et que l’enfant capte en permanence. Il s’agit ni plus ni moins de révéler les ressorts inconscients de l’existence et c’est à tout cela que répond l’enfant.



C’est bien sûr déroutant mais c’est aussi libérateur car cela laisse une place à la réflexion et à l’action.


Il ne s’agit pas encore une fois de changer de comportement mais de faire un petit pas de recul (ou un pas-de-côté ?) pour observer et comprendre ce qui se joue au-delà du visible qui nous cerne.

Dans un monde qui s’effondre, là est le lieu de notre liberté. C’est une autre aventure à laquelle on est convié, mais une aventure bien plus exaltante que la révolution matérialiste, celle de la découverte de l’esprit à l’œuvre. Elle permettra au monde de se révéler à nous dans sa vraie valeur.


Linda Gandolfi

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