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Newsletter n°38 : Des théories du comportement au questionnement philosophique

Depuis quelques années, les livres, les magazines, les sites, les émissions concernant l’éducation des enfants se multiplient, certains allant même jusqu’à proposer de coacher les parents en difficulté en leur soufflant des phrases toutes faites à l’oreille. De telles initiatives ne sont pas le fruit du hasard mais montrent l’intérêt croissant à comprendre les enjeux de l’éducation sur l’évolution de l’enfant. Plus de doute à ce sujet : si la génétique conditionne une partie de la construction psychique des enfants, l’impact du comportement des parents est à l’évidence très important. C’est aussi ce qui a fait le succès des théories comportementales qui visent justement à modifier le positionnement des parents.

Les prises de conscience de l’impact relationnel des parents sur les enfants constituent donc une première étape qui nous paraît effectivement indispensable à mettre en lumière. Ceci-dit, les modifications volontaires — on pourrait même dire volontaristes — du comportement ont aussi leurs limites dans la mesure où le positionnement parental relève pour une grande part, de la sphère inconsciente. Il y a là un enjeu qui, nous semble-t-il, dépasse le cadre de la simple approche éducative. Un nouage bien plus profond s’établit à l’insu des générations en présence.

Ainsi, apprendre à un père ou à une mère à ne plus crier mais à parler à leur enfant normalement et leur faire prendre conscience de l’abus de leur pouvoir de coercition, est une étape importante ; mais elle ne nous dit pas pourquoi un tel comportement que l’on pourrait qualifier de contre nature s’est mis en place, notamment vis-à-vis d’enfants que par ailleurs on adore. En effet, c’est le lien profond de la relation à l’enfant qui est en jeu avec en amont les liens que leurs parents ont noué à leurs propres géniteurs et qui resurgissent de manière souvent totalement inconsciente.

Cet enchaînement transgénérationnel, dont le comportement n’est que l’aspect superficiel, renvoie à une construction plus vaste qui touche l’évolution de l’homme au cours des générations. Pénétrer les arcanes de cette construction au long court nous paraît donc être au centre de l’enjeu actuel de l’éducation. Cela rejoint les grandes questions existentielles et philosophiques que notre époque nous invite à poser.

Ainsi, il peut paraître saugrenu de penser que le mythe de la caverne de Platon peut éclairer un des aspects du positionnement parental et pourtant, ces hommes enchainés dans le fond d’une caverne qui ne voient pas la lumière du jour, sont sans doute une métaphore fort pertinente de nos agissements en aveugle et cela bien avant les découvertes freudiennes sur l’inconscient.

De même, la trame mythologique, socle universel de la construction psychique, est un apport indispensable pour remonter les traces de la plupart de nos agissements déviants.

Il nous paraît donc important de dédouaner les parents d’une part de leur responsabilité immédiate en montrant l’aspect inconscient de leurs agissements tout en soulignant l’intérêt personnel que présente cette exploration.


Par Linda Gandolfi

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