Le Monde du 18 avril 2017 publie un article alertant les parents sur le danger d’exposer les photos des enfants sur les réseaux sociaux. Deux dangers sont mis en évidence :
Le premier consiste à publier des photos sans l’autorisation des intéressés. L’article met ainsi les parents en garde contre des éventuelles poursuites de leurs propres enfants qui, devenus grands, pourront se retourner contre eux. Ils pourront notamment les poursuivre pour infraction à l’absence d’autorisation à utiliser leur image. Là, on est dans un grand « n’importe quoi » pour utiliser l’expression favorite des enfants ! Si les adolescents poursuivent effectivement leurs parents, ce qui juridiquement semble peu recevable, on pourra estimer qu’il s’agit là d’un prétexte qui cache des raisons bien plus profondes que l’exposition de leurs joues joufflues sur les réseaux sociaux. Quelque chose dans la relation aura sans doute été ratée et la prudence relative à l’utilisation de l’image des enfants devra être revisitée par un questionnement bien plus profond.
La 2ème raison est l’utilisation de ces photos par des réseaux de pédophiles. Rien n’est impossible effectivement mais comme le fait remarquer un des intervenants, le risque est minime comparé aux agressions pédophiles et incestueuses réelles dans les familles.
La véritable question qui se pose et qui est un réel danger est celle de la place tenue par les réseaux sociaux dans la vie des parents. Facebook est susceptible de provoquer une certaine addiction qui risque de privilégier le récit et les images du vécu, au vécu lui-même. Autrement-dit, le danger est que la photo soit toujours plus belle que la réalité. Une vie « likée » en quelque sorte qui se regarde vivre.
L’excès de photos, de récits personnels et l’étalement de la vie privée, tel est le véritable danger qui peut détourner les parents de leur rôle dans une réalité quotidienne qui pourrait alors de plus en plus être pensée en fonction du récit et des images à poster.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier l’aspect positif des réseaux sociaux et du net en général. Les réseaux sociaux peuvent aider à désenclaver, par exemple, la solitude dans laquelle se trouvent de jeunes mamans face à leur premier bébé. De nombreux blogs fourmillent de conseils qui souvent servent à échanger sur de réels problèmes. Pouvoir parler de ses doutes n’est certes pas inutile et contribue à rassurer les parents inquiets. C’est un des aspects très positif qui permet de confronter les avis et de bénéficier de l’expérience des autres parents.
Linda Gandolfi
Comments