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Newsletter n°59 : Les conflits de couple et leurs répercussions sur la construction de l’enfant autour des premiers mois de la naissance



Par Linda Gandolfi


Les conflits de couple et leurs répercussions sur la construction de l’enfant au cours des premiers mois de la naissance.

 

Il n’est pas toujours facile de protéger les enfants des problèmes rencontrés par les parents. Comment éviter que les soucis des adultes n’éclaboussent le vécu des enfants ?

Le problème est particulièrement aigu dans les premiers mois qui suivent la naissance, d’autant que les conflits de couple peuvent être justement liés à la venue de l’enfant.

On voudrait bien sûr leur éviter une entrée brutale dans l’existence mais ce n’est pas toujours possible. Quelle sont donc les répercussions des situations familiales conflictuelles sur l’évolution de l’enfant ? Comment l’en dégager au mieux ?

 

Dans un premier temps, il convient de rappeler que l’enfant qui vient de naître est, durant les premiers mois, dans une étroite osmose avec sa mère. Les psychanalystes ont appelé ce moment de fusion psychique « la dyade ». Au cours de cette période, la perception par l’enfant de son environnement est très différente de la perception de l’adulte. Son expérience sensorielle est particulièrement sollicitée et c’est ce qui va lui permettre de construire les fondations de son Moi.

Tous les échanges avec la mère, au moment des tétées, des soins, du bain, vont être des expériences fondamentales qui vont lui permettre de progressivement intérioriser ce monde et de l’appréhender de manière unitaire. L’ensemble de ses pulsions vont se focaliser sur la mère au point que Winnicott estimera que le visage de celle-ci est le premier miroir de l’enfant. L’unité de son Moi dépend intégralement de la cohérence de la gestuelle qui l’entoure et qui donne un sens à l’existence.

Ce rapport privilégié à la mère, support de cette expérience de la réalité, met l’enfant dans un lien de dépendance particulièrement fort. La perméabilité des rapports à l’intérieur de la dyade rend ainsi le nourrisson très sensible à l’humeur maternelle et donc très vulnérable à tout ce qui peut lui arriver.

 

Comment éviter que l’enfant subisse de plein fouet les difficultés d’une mère aux prises avec son conjoint quelles que soient d’ailleurs les difficultés rencontrées. Le conflit peut être déclenché aussi bien par la mère que par le père. Il ne s’agit pas ici de porter un jugement moral mais de constater des situations malheureusement récurrentes.

 

Pour la mère, le premier écueil à éviter à tout prix est de se raccrocher affectivement à l’amour de cet enfant. Cela a pour conséquence de renforcer la dyade dont l’enfant doit progressivement s’émanciper. Or, si le nourrisson sent sa mère en danger affectif, il repoussera autant qu’il le peut cette sortie et pourra aller jusqu’à régresser pour montrer à sa mère à quel point il a besoin d’elle. C’est la pire des situations car, sans entrer dans des considérations psychanalytiques complexes, on sait que le désir de l’enfant est chevillé au désir de la mère.

A l’inverse, une mère qui affronte courageusement ses difficultés et qui rassure son nourrisson par son attitude sur sa capacité à gérer la situation le mieux possible, permettra de dégager au mieux l’enfant de l’emprise du conflit.

 

Comment la mère peut-elle concrètement agir ?

- En faisant passer l’intérêt de l’enfant au premier plan, avant sa vie sentimentale si celle-ci est en difficulté.

- En gérant la frustration — très fréquente — de ne pas voir agir son conjoint comme elle le souhaiterait notamment vis-à-vis de l’enfant.

- En s’adaptant au mieux à la réalité nouvelle qui s’annonce, même si ce n’est pas ce dont elle avait rêvé.

- Enfin, en se faisant aider par un psychothérapeute pour gérer le moment difficile et surtout prendre du recul.

 

On reprochera sans doute à cette analyse de ne pas demander grand-chose au père. Certes, mais la dyade impose à la mère de gérer au mieux la situation. Plus tard, les rôles pourront s’inverser et il est évident que la conscience des enjeux de la solidité du couple autour de l’enfant est un facteur majeur, même s’il a des répercussions sur l’humeur maternelle.

Il est évident qu’une femme aimée en tant que femme et en tant que mère — ce qui n’est pas toujours facile pour les hommes ­—, favorise épanouissement de l’enfant. 

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